Echec de la réforme de la santé de Trump : et maintenant?
Après l'échec de la réforme de la santé, quelles conséquences peut-on attendre pour Donald Trump, le parti républicain et le parti démocrate?
Donald Trump et Paul Ryan sont les grands perdants après l'échec de la réforme de la santé. (Reuters)
Comment Trump peut-il se relancer?
Après près de deux mois à la Maison-Blanche, Donald Trump a donc vu ses deux décrets sur l'immigration rejetés par des juges, son projet de loi emblématique sur la santé être repoussé avant même le vote de la chambre des Représentants. Il a réussi à se mettre à dos les deux flancs de son parti (modérés et conservateurs du Tea Party). Il a l'un des taux de popularité les plus bas de l'histoire pour un président à ce stade de son mandat.
Bref, les 100 premiers jours de Donald Trump sont pour le moment désastreux. Et ce n'est pas l'échec de la réforme de la santé qui va améliorer les choses. Après avoir maugréé sur Twitter contre le Freedom Caucus (conservateurs du Tea Party) et les démocrates qui ont empêché sa réforme, Donald Trump est parti jouer au golf.
A la Maison-Blanche, l'objectif est toutefois de parvenir à passer à un autre sujet et de se concentrer sur la réforme de l'impôt qui est le prochain grand projet du président américain. "Nous avançons. Prochaine étape, revenir à l'agenda en trois parties du président : les emplois, les emplois et les emplois", a renchéri Mike Pence samedi devant ses partisans. Donald Trump apparaît en tout cas durablement affaibli après le retrait de ce projet. il s'est personnellement impliqué dans les négociations sans parvenir à rallier un soutien suffisant dans ses propres rangs. "Ce n'est pas la fin de tout, mais c'est le début de la mise à l'épreuve de Trump", estime Larry Sabato, directeur du centre politique de l'Université de Virginie, interrogé par l'AFP. "Comme il a eu lui-même la révélation il y a quelques semaines, ces trucs-là sont vraiment compliqués", ironise le politologue.
Les Républicains ont étalé leurs divisions
Avec ce retrait de la réforme de la santé avant de même passer au vote, les Républicains ont largement étalé leurs divisions idéologiques et stratégiques. Alors que pour la première fois depuis 2006, les Républicains tiennent toutes les branches du pouvoir législatif et exécutif, ils semblent encore se comporter comme lorsqu'ils étaient dans l'opposition et avaient comme ennemi un président américain libéral (au sens américain du terme). "Depuis trois mois, nous essayons d'être un parti de gouvernement, où il nous faut vraiment mettre d'accord 216 personnes", a expliqué vendredi Paul Ryan, chef de la majorité à la chambre. "Nous y arriverons, mais nous n'y sommes pas encore", a-t-il dit, admettant que "c'est une crise de croissance".
"Le parti républicain a beaucoup de lignes de fracture, qui partent dans de multiples directions. Chacune peut provoquer un séisme", note John Pitney, professeur de politique américaine à l'université Claremont McKenna College, interrogé par l'AFP.
Les démocrates veulent croire au rebond
S'allier ou non avec Trump? C'est la prochaine grande question à laquelle devra répondre le parti démocrate. Avec ses difficultés dans sa majorité, le président républicain Donald Trump pourrait être tenté de tendre la main au parti de l'âne. Une perspective qu'a pour le moment éloigné Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat : "Nous n'allons pas sacrifier nos valeurs pour obtenir un compromis. Vous pensez que les gens des Etats rouges (Etats républicains) vont être pour la réforme fiscale alors que que 98% des baisses vont aux 1% les plus riches?"
Revigoré par cette victoire inattendue à la chambre, les démocrates lorgnent à présent sur une éventuelle victoire lors des mid-terms, les élections de mi-mandat. Les démocrates doivent conquérir 24 sièges s'ils veulent rattraper les Républicains.
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