Corée du Nord : un nouveau tir de missile a échoué
EN IMAGES - Le régime communiste a fait l'essai ce dimanche d'un nouveau missile de longue portée après avoir organisé la veille une gigantesque parade militaire à Pyongyang. Mais, d'après Séoul et Washington, le missile s'est désintégré en vol.
Le Pentagone a confirmé la tentative nord-coréenne de réaliser un nouveau tir de missile dimanche matin (en Corée du Nord), mais affirmé que ce test avait «presque immédiatement échoué». «Le commandement des forces américaines dans le Pacifique a détecté et suivi ce que nous estimons être un tir de missile nord-coréen a 11h21 heure de Hawaï (21h21 GMT), le 15 avril», a déclaré Dave Benham, son porte-parole, mais «le missile a presque immédiatement explosé», a-t-il ajouté, confirmant les affirmations du ministre sud-coréen de la Défense quelques minutes plus tôt.
«Le commandement américain dans le Pacifique reste pleinement engagé dans sa volonté de travailler étroitement avec nos alliés en Corée du Sud et au Japon, afin de maintenir la sécurité» dans la région, a ajouté le porte-parole. Un représentant de la Maison Blanche a précisé de son côté que le président Donald Trump «avait été informé» de ce tir raté.
La veille, la Corée du Nord s'est déclarée prête à répondre par le nucléaire à toute attaque nucléaire qui la viserait, répondant indirectement au président américain qui a promis de «traiter» le «problème» nord-coréen. S'exprimant samedi avant le début de la gigantesque parade militaire organisée à Pyongyang à l'occasion du 105e anniversaire de Kim Il-Sung, le fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le n°2 du régime a promis que son pays était «prêt à répondre à une guerre totale par une guerre totale». «Nous sommes prêts à répliquer à toute attaque nucléaire par une attaque nucléaire de notre façon», a insisté Choe Ryong-Hae, alors que le porte-avions américain Carl Vinson et sa flottille font route vers la péninsule coréenne.
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À Pyongyang, des milliers de soldats ont défilé au pas de l'oie devant le leader du régime, Kim Jong-Un, après avoir patienté des heures dans des centaines de camions alignés le long des rives du Taedong, le fleuve qui traverse la capitale nord-coréenne. Suivaient des chars, des lance-roquettes multiples et autres armes de guerre. Des avions survolaient la scène.
Au cours de ce défilé, de nouveaux missiles de longue portée et des missiles mer-sol tirés à partir de sous-marins ont été présentés. Sur des images diffusées par la télévision d'Etat, on voit ces missiles, des Pukuksong-2, montés sur des camions et attendant de défiler devant Kim Jong-un. Une analyste a expliqué à Reuters que le pays a pour habitude de présenter de nouvelles armes lors des défilés avant de les avoir testées ou lancées.»
Dans une déclaration diffusée vendredi par KCNA, l'agence de presse officielle de la Corée du Nord, l'armée nord-coréenne avait assuré que les bases américaines en Corée du Sud, «tout comme les quartiers généraux du Mal», tels que la présidence sud-coréenne à Séoul, seraient «pulvérisés en quelques minutes» en cas de guerre.
Risque d'éclatement d'un conflit selon la Chine
Outre la célébration du «Jour du Soleil», nom officiellement donné au jour de la naissance de Kim Il-Sung (15 avril 1912 - 8 juillet 1994), le grand-père de l'actuel numéro un Kim Jong-Un, il s'agit pour ce pays d'adresser un message sans équivoque aux États-Unis, à la Corée du Sud et au Japon sur sa puissance militaire.
Le président Donald Trump avait annoncé jeudi l'envoi vers la péninsule coréenne du porte-avions Carl Vinson et de trois navires lance-missiles, puis évoqué une «armada» comprenant des sous-marins. Un déploiement qualifié d'«insensé» par le régime de Pyongyang. De son côté, la Chine a averti vendredi qu'un «conflit peut éclater à tout moment»: quiconque en sera à l'origine «devra assumer une responsabilité historique et en payer le prix», a martelé le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, répétant que «le dialogue est la seule issue». «Très inquiète», la Russie a de son côté appelé toutes les parties à la «retenue» et mis en garde contre «toute action qui pourrait être interprétée comme une provocation».
Une bombe américaine en Afghanistan pour avertissement
Selon les analystes de «38 North», un site internet qui fait autorité sur le régime communiste et qui s'appuie sur plusieurs images satellites récentes, le site d'essais nucléaires de Punggye-ri est «amorcé et prêt» à servir. Pyongyang est pourtant sous le coup de nombreuses sanctions imposées par les Nations unies en raison de ses programmes nucléaires et balistiques et de son ambition de se doter d'un missile capable d'atteindre les États-Unis. La Corée du Nord a déjà effectué cinq tests nucléaires, dont deux l'année dernière. Fin mars-début avril, la République populaire démocratique a effectué trois tirs de missiles balistiques qui ont atteint la mer du Japon.
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De leur côté, jeudi, une semaine après avoir frappé la Syrie, les États-Unis ont utilisé en Afghanistan la plus puissante bombe américaine non-nucléaire jamais larguée, surnommée «la mère de toutes les bombes». Le largage de cette bombe, qui intervient au moment où les tensions sont exacerbées avec Pyongyang, a été largement interprété comme un signal adressé à la Corée du Nord.
«Le vainqueur ne sera pas celui qui tient les propos les plus durs ou qui montre le plus ses muscles», a cependant insisté vendredi le chef de la diplomatie chinoise, sans citer explicitement les initiatives américaines. «Si une guerre a lieu, le résultat sera une situation dont personne ne sortira vainqueur». Pékin plaide depuis plusieurs semaines pour une solution dite de «suspension contre suspension»: Pyongyang doit interrompre ses activités nucléaires et balistiques et Washington ses exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud, des manœuvres annuelles considérées par le Nord comme une provocation.
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