SOURCE AFP
Le Point.fr
« L'Amérique est notre ennemi », lâchait le responsable de l'autorité iranienne Hassan Rohani en décembre 2016, en réaction à la prolongation pour dix ans des sanctions américaines envers son pays. Et ce ne sont sûrement pas les dernières actions de Donald Trump qui vont le faire changer d'avis. En effet, la situation s'est encore envenimée depuis l'arrivée de Trump dans le bureau ovale, le 20 janvier dernier. Le président américain a estimé vendredi que l'Iran jouait avec le feu, soulignant qu'il n'était pas aussi « gentil » que ne l'était, selon lui, son prédécesseur à la Maison-Blanche, Barack Obama.
« L'Iran n'est pas impressionné par les menaces, car nous tirons notre sécurité de notre peuple. Nous ne déclencherons jamais une guerre [...] », a écrit Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères iranien sur son compte Twitter. « Nous n'utiliserons jamais nos armes contre personne, sauf pour nous défendre. Voyons si ceux qui se plaignent [de l'Iran, NDLR] peuvent dire la même chose », a-t-il écrit dans un autre tweet. Dans la foulée, l'administration Trump a imposé vendredi de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son programme balistique. Ces nouvelles sanctions, qui ne concernent pas le programme nucléaire de Téhéran, visent 25 personnes et entités soupçonnées d'avoir apporté un soutien logistique aux missiles balistiques iraniens, détaille le département du Trésor dans un communiqué.
« Rien n'est exclu »
Le président américain avait déjà affirmé jeudi à la presse « rien n'est exclu » à propos d'une éventuelle action militaire contre l'Iran. Téhéran a dénoncé jeudi des menaces « sans fondement, répétitives et provocatrices ». Et vendredi, l'Iran a refusé d'accorder des visas à une équipe de lutte des États-Unis qui devait participer à une compétition mondiale les 16 et 17 février, à la suite du décret signé il y a une semaine par Donald Trump. Ce texte interdit l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, dont l'Iran, et à tous les réfugiés. « Vu les politiques adoptées par la nouvelle administration américaine, le ministère des Affaires étrangères a été inévitablement contraint de s'opposer à la venue de l'équipe de lutte des États-Unis en Iran », a expliqué Bahram Ghasemi, porte-parole de la diplomatie iranienne, à l'agence de presse officielle Irna. Trump avait déjà commencé sa journée de jeudi avec un tweet sur la République islamique : « L'Iran a été formellement MIS EN GARDE pour avoir tiré un missile balistique. Il devrait remercier l'accord désastreux que les États-Unis ont conclu avec lui ! » Cette mise en garde avait été évoquée la veille par Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump et ancien chef du renseignement militaire américain, sans autres précisions.
Après cette « mise en garde » au contenu flou, l'administration américaine envisage de prendre de nouvelles sanctions contre Téhéran, ont indiqué jeudi des sources proches du dossier. Ces sanctions pourraient viser des individus ou des entités liés au programme iranien de missiles balistiques, selon la chaîne CNN. Les tensions entre Téhéran et Washington, qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980 au lendemain de la révolution islamique de 1979, se sont brutalement accentuées après l'investiture, le 20 janvier, de Donald Trump. Outre le décret, les sujets de tension portent sur l'avenir de l'accord nucléaire signé en juillet 2015 entre Téhéran et six grandes puissances occidentales et le programme iranien de missiles balistiques.
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